En 2050, nous serons 6 milliards à vivre dans les villes. Il devient donc urgent de repenser la ville pour la rendre attractive et lutter contre les sources de chaleur et de pollution. Chez Merci Raymond, nous pensons que l’avenir de la ville sera vertical et végétal.
Pourquoi faut-il penser vertical et végétal ?
Avec le ZAN (zéro artificialisation nette des sols), en optimisant la consommation foncière, la tendance est à la densification des aires urbaines. En effet, le ZAN est une démarche qui consiste à réduire au maximum l’extension des villes en limitant les constructions sur des espaces naturels ou agricoles et en compensant l’urbanisation par de plus grandes surfaces restituées à la nature. Par ailleurs, nous serons entre 68 et 74 millions de Français en 2050, selon les prévisions de l’Insee. La part de la population urbaine devrait donc croître encore davantage et passerait de 80 à 90 %.
La solution face à ces prévisions démographiques est d’exploiter toutes les ressources foncières des villes et de penser « vertical » pour optimiser l’espace. En parallèle, la densification des aires urbaines qui donnera la priorité à l’habitat collectif devrait accroître les besoins en espaces verts. Ces derniers jouent un rôle clé dans l’attrait du collectif en ce qu’ils participent au bien-être, à l’amélioration de la qualité de l’air, au maintien de la biodiversité et à la lutte contre les îlots de chaleur.
D’ailleurs, depuis une dizaine d’années, urbanistes, architectes et experts en environnement urbain pensent la ville de demain comme une véritable cité végétale et verticale. Merci Raymond s’inscrit dans cette ambition. La marche vers le végétal est déjà enclenchée. Les villes anticipent afin d’éviter aux urbains de demain d’y suffoquer. Toutefois, le manque de foncier disponible est une vraie problématique, et la création de grands parcs urbains n’est bien souvent pas à l’ordre du jour. Ainsi, pour l’heure, les villes commencent surtout à transformer les emplacements disponibles comme les friches industrielles, les parkings et les trottoirs en jardins partagés, en « coulées vertes »…
Intensification des projets verticaux et végétaux : à quoi ressemblera la ville de demain ?
En lien avec cette ambition d’optimiser tous les espaces urbains disponibles pour y restaurer la nature et la biodiversité, plusieurs idées sont à développer.
Premièrement, la question des arbres en ville. Planter en ville demeure une ambition complexe en raison de la forte pression du foncier et du manque de place. Pour y remédier, l’idée de concevoir des forêts verticales émerge. Planter des arbres et autres plantes en façade pour augmenter la biodiversité, réduire l’expansion urbaine et contribuer à la régulation du climat est une vraie idée à exploiter. Dans cette même optique, il pourrait être intéressant de s’attarder sur la construction de « fermes verticales », destinées à capter le CO2, mais aussi à alimenter les citadins, tout en réduisant le coût énergétique du transport des denrées.
L’agriculture urbaine à étages permettra aux mégapoles de réduire le gaspillage alimentaire et de nourrir une part croissante de la population urbaine.
À quoi ressemblent des projets immobiliers pensés dans l’esprit vertical et végétal ?
Le projet est situé à l’intersection du quartier d’affaires, d’une centralité commerciale et tertiaire, et de la ville de Courbevoie, un quartier dynamique avec logements, associations et lieux éducatifs. Pour ce projet, Merci Raymond souhaite construire un véritable poumon vert à la Défense, grâce au végétal dans tous les espaces pour favoriser la biodiversité et le bien-être des usagers. Il s’agit en outre de créer un bâtiment fertile alliant production alimentaire, programmation pédagogique et tissage de liens sociaux.
Merci Raymond souhaite ainsi mettre en avant divers principes :
– écologique, en créant un réservoir de biodiversité vertical en milieu urbain dense. Il s’agit de penser différentes typologies d’espaces végétalisés afin d’offrir un large panel d’habitats à la faune et la flore des écosystèmes urbains ;
– comestible, par la sélection d’espèces végétales comestibles dans la palette végétale des espaces paysagers (façades, rez-de-chaussée) et d’agriculture urbaine (toiture-terrasse) ;
– pédagogique et créateur de liens, par la coconception entre les futurs usagers et acteurs locaux, les chantiers participatifs, l’animation de ces jardins partagés autour de la reconnexion au vivant. Ces espaces sont de véritables catalyseurs de liens sociaux et de sensibilisation aux questions environnementales, agricoles et alimentaires ;
– bien-être, par la création de cocons de verdure et de « chambres végétales ».
Un parcours végétalisé et comestible reliera les différentes composantes végétalisées du site Ségoffin. L’usager traverse le parcours végétal sensoriel et comestible aux abords de la Maison associative avant d’entrer dans le bâtiment Ségoffin, où des plantes gourmandes s’invitent du rez-de-chaussée aux terrasses des loggias. L’ascension prend fin au niveau de la toiture-terrasse qui accueille un jardin paysager et un potager convivial, lieu d’animation et de rencontres. Les spécificités de chacun de ces espaces les rendent complémentaires et permettent d’engager le mouvement et la rencontre entre les différentes identités sociales et générationnelles ! L’ambition est de créer une verticalité végétale afin de répondre, d’une part aux besoins concrets de la ville de demain, et d’autre part, de créer un espace de vie et de passage tout particulièrement agréable.
Texte : Agathe Lecoulant, Bras droit CEO, Merci Raymond
Visuel à la une : Society Opera © Merci Raymond
— retrouvez la tribune de Merci Raymond dans Archistorm 124 daté janvier – février 2024