Qualité d’usage et pérennité des projets
Centre national de formation et bureaux de la SNCF, Nanterre (Hauts-de-Seine)
Situé dans le quartier des Groues, à Nanterre, le nouveau Centre national de formation infrastructure de la SNCF prend place sur le campus maintenance et travaux. Le bâtiment permet de rassembler des espaces d’ateliers pratiques et des salles de formation, auparavant dispersés sur le site.
L’édifice de près de 3 000 m2 se développe sur trois niveaux. La façade tripartite du bâtiment est composée d’un soubassement habillé de panneaux en inox brossé alternant avec des fenêtres de même largeur. Repose en porte-à-faux sur ce premier niveau les deux étages supérieurs, habillés d’un bardage de teinte cuivrée, dont la couleur rappelle celles des briques rouges des gares ferroviaires qui ponctuent le paysage alentour. Devant les grandes baies vitrées, des lames verticales également de teinte cuivrée servent de brise-soleil.
La toiture en terrasse accueille une végétation semi-intensive qui contribue au développement de la biodiversité locale. Pour compléter l’aménagement paysager, un jardin est installé au sud-est du site, dans le prolongement du futur Jardin des rails, promenade végétalisée publique en cours de développement.
À l’intérieur, le béton brut et lissé reflète la lumière, naturelle ou artificielle. Les espaces de formation et les bureaux bénéficient d’un ensoleillement naturel par les baies nombreuses, qui, de surcroît, ouvrent la vue vers les paysages alentour, laissant se dessiner au loin les silhouettes du quartier de la Défense.
Trois questions à Damien Cordier, Golnaz Ghadamian et Aurélie Schiavi
Lors des projets de réhabilitation, comment définissez-vous les parties anciennes à restaurer et celles à démolir ? Et comment concevez-vous des ajouts contemporains respectueux du patrimoine ?
DC : Le défi d’insuffler un programme contemporain dans un écrin historique est de taille, car le bâti ancien présente un intérêt patrimonial et raconte le passé de la région dans laquelle il est ancré. Rénover à l’identique ou apporter une touche moderne ? Notre rôle est avant tout de transposer ce projet dans une nouvelle époque, de l’adapter à la société et aux normes actuelles sans effacer ses qualités esthétiques.
AS : Depuis des années, nous sommes engagés dans le domaine de la réhabilitation. Nous y voyons l’opportunité de ne pas gaspiller les ressources existantes, de valoriser le patrimoine réhabilité pour de nouveaux usages. Nous travaillons en concertation avec les architectes des bâtiments de France pour établir un diagnostic et discuter un parti pris architectural. Notre objectif est de conserver au maximum ce qui est porteur d’histoire et d’insuffler à l’existant une vie nouvelle.
GG : Démolir le moins possible est gage de qualité de l’empreinte carbone globale du projet.
Quelles solutions techniques en faveur d’une diminution de la consommation d’énergie sont mises en place dans vos réalisations ?
AS : Avant toute solution technique, le projet doit être appréhendé sous l’angle des caractéristiques du site. Implantation, orientation, forme, vues : la conception doit être optimisée pour profiter des avantages et se protéger des contraintes selon les saisons.
GG : En effet, notre démarche s’appuie sur les fondements de la conception bioclimatique, auxquels s’ajoutent des solutions techniques et des thématiques particulières. Autant d’éléments qui se traduisent dans nos projets tels que la conception bioclimatique, les toitures végétalisées, les panneaux photovoltaïques, les matériaux naturels, biosourcés, recyclés, réemployés et à faible empreinte…
Réhabilitation mesurée du patrimoine architectural
Quartier des Pins, Haguenau (Bas-Rhin)
Le quartier des Pins, situé au sud de la ville d’Haguenau, est délimité au nord et à l’est par des zones pavillonnaires, au sud par la route de Strasbourg et à l’ouest par de vastes espaces boisés. L’opération répond à plusieurs objectifs, dont l’amélioration de la tranquillité sociale du quartier et le développement de l’attractivité des espaces extérieurs. La requalification des espaces extérieurs, la résidentialisation des îlots, le traitement architectural qualitatif et individualisé des bâtiments participent à la revalorisation de l’image du quartier.
En ce qui concerne les habitations, drlw a engagé un projet de rénovation énergétique au sein de huit bâtiments du quartier, construits entre 1973 et 1977, formant un ensemble de 179 logements allant du T2 au T4. Tous les halls d’entrée ont été requalifiés, et dans les logements, l’ensemble des salles de bains et des cuisines ont fait l’objet d’une réfection moderne. Quatre logements adaptés aux personnes à mobilité réduite ont été ajoutés. 10 % des logements ont été adaptés au vieillissement des locataires.
Les charges énergétiques et le niveau de confort thermique et acoustique des habitants ont été optimisés. Afin d’assurer la pérennité de ces travaux, les réhabilitations atteignent le niveau BBC Effinergie Rénovation.
Les huit immeubles se déclinent en quatre typologies, réhabilitées selon un parti différencié afin de rompre avec l’image d’un quartier de logements sociaux. Des matériaux qualitatifs et des teintes neutres ont été choisis.
Durabilité et sobriété énergétique
Maison en ossature bois, Alsace du Nord (Haut-Rhin)
Cette maison en ossature bois est conçue pour loger une grande famille avec grands-parents, parents et enfants. La volonté des clients était de créer un espace accueillant, stimulant et dynamique où chacun puisse avoir son espace privatif.
La construction valorise l’utilisation de matériaux locaux et biosourcés, tels que le bois, la ouate de cellulose ou encore la fibre de bois. Malgré une importante surface à vivre, les consommations quotidiennes se trouvent maîtrisées.
Les pièces de vie commune au rez-de-chaussée sont bordées par une grande baie vitrée orientée vers le sud, ouvrant sur un espace terrasse et un pignon entièrement vitré dégagé vers le jardin et le paysage à l’ouest.
Selon la conception de la maison, ajourée de nombreuses percées judicieusement placées, les intérieurs bénéficient d’un apport maximal de lumière naturelle. Les cadrages offrent des vues sur le jardin et les clochers alentour.
À l’heure où la sobriété devient nécessaire, la construction passive permet une réelle diminution des consommations. La construction bois répond à un cadre de vie sain intégré dans un contexte naturel, tout en optimisant le confort et le bien-être des habitants.
La maison présente de grandes qualités d’isolation thermique avec 40 centimètres d’isolant dans les murs périphériques et 50 centimètres au niveau du plancher bas et des toitures. Des panneaux solaires hybrides installés sur le toit complètent ce schéma vertueux, permettant de générer simultanément de l’électricité et de la chaleur.
Fiches techniques
Centre national de formation et bureaux de la SNCF, Nanterre (Hauts-de-Seine)
Maître d’ouvrage : SNCF Réseau et SNCF Immobilier
Équipe conception : OTE (mandataire), drlw architectes, Alpes Contrôles, Qualiconsult
Équipe réalisation : C2Bi, SRBG, Vallée, Derichebourg, Schindler
Coût : 4 M€ HT
Surface : 3 000 m2
Mission : complète
Livraison : 2021
Quartier des Pins, Haguenau (Bas-Rhin)
Maître d’ouvrage : Alsace Habitat (MOE entreprise générale)
Cout : 8,2 M€ HT
Surface : 14 000 m2
Mission : Conception et mission BIM
Équipe : Demathieu Bard (E générale), Serue (BECVC/Elec)
Rôle : Architecte concepteur
Date : 2019
Maison en ossature bois, Alsace du Nord (Haut-Rhin)
Maître d’ouvrage : Privé
Équipe de maîtrise d’œuvre : drlw architectes (conception), CTE (bureau d’études structure), Solares Bauen (bureau d’études fluides, thermiques, environnement)
Localisation : Alsace du Nord
Durée des travaux : 11 mois
(…)
Texte : Cléa Calderoni
Visuel à la une : Les associés de drlw architectes
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