Implantés à l’est de Clichy-la-Garenne, au coeur d’un territoire en pleine mutation, deux bâtiments forment ensemble l’immeuble de bureau Link-It. L’édifice conçu par l’agence Valero Gadan Architectes & Associés pour le compte de Lazard Group est achevé en 2022. Participant de la reconstitution du quartier, et plus particulièrement du front de la rue Martre, l’édifice marque de sa grande transparence l’entrée de ville.

Les architectes mettent en place une relation forte avec le passant, visant à générer une circulation fluide sur cette artère principale. En interaction avec le mail, les premiers niveaux traités en transparence favorisent la continuité du lien dans l’espace public.

La volumétrie d’ensemble, sculptée de découpes et de variations de hauteurs, apporte du mouvement aux façades linéaires. La conception joue d’un épiderme rythmé de pleins et de vides sur une enveloppe interrompue afin d’articuler dans la masse surfaces lisses et cadres en saillie. L’alternance de modules d’aluminium et de verre crée un effet cinétique en façade.

Extraits d’interview

Frédéric Gadan, architecte, agence Valero Gadan Architectes & Associés

Quelles sont les exigences auxquelles vous avez dû répondre et qui ont pu influencer l’esthétique architecturale du projet ?

Cet édifice prend place au sein d’une rue composée d’une architecture hétéroclite ù l’harmonie demeure grâce au respect de gabarits mesurés. Le projet est situé le long de la rue Martre, juste à côté du siège de L’Oréal et dans la perspective de la Cité judiciaire de Paris, visible depuis la rue et qui offre un effet de profondeur au site. Ce contexte très particulier, et la restructuration attendue de la rue Martre avec la création en cours d’un mail, nous ont incités à concevoir une architecture signal qui participe à la mise en valeur de l’entrée de ville de Clichy depuis la Porte de Paris.

Les deux plots qui composent l’ouvrage de part et d’autre de la rue du Docteur Émile Roux ont été travaillés de manière à définir une unité architecturale à l’identité tertiaire affirmée.

Nous avons par ailleurs cherché à retrouver le maximum de surface sur une emprise réduite en créant le plus grand nombre de niveaux dans la hauteur autorisée fixée par les règles du PLU. Les bâtiments comportent ainsi, en plus des deux niveaux de parking en sous-sol, neuf étages au-dessus du rez-de-chaussée, dont la hauteur n’exc.de pas 3,15 mètres libres.

La composition des façades s’appuie sur ces différentes strates animées par une trame régulière sur l’ensemble de l’enveloppe du bâtiment. L’alternance de pleins et de vides produit l’effet recherché de vibration optique directement inspirée de l’art cinétique.

© Patrick H. Muller

Extraits d’interview

Christophe Milesi, directeur général délégué en charge de l’opération Lazard Group Real Estate

En tant que maître d’ouvrage, qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet architectural conçu par l’agence Valero Gadan Architectes & Associés ?

À l’issue d’une compétition, nous avons été désignés lauréats en tant que promoteur capable à la fois d’offrir un prix de foncier correct et de créer une opération tertiaire en blanc. Il nous a été demandé de proposer cinq équipes d’architecture, dont trois ont été sélectionnées pour réaliser un avant-projet. L’équipe municipale et l’aménageur ont porté leur choix sur le projet de VGA&a.

Parmi les éléments du dessin de  l’édifice ayant séduit, citons tout d’abord sa trame de façade, s’éloignant des standards et modifiant la notion d’échelle. Sans être un immeuble de grande hauteur, l’édifice impressionne par son intégration au sein de la ligne d’horizon. L’intérieur est également très bien connu, réalisé en étagement avec des terrasses en cascade. La structure permet d’imaginer des possibilités d’aménagement extrêmement variées et flexibles répondant à toutes les tendances actuelles.

Enfin, les architectes ont fait le choix de traiter les deux bâtiments de l’ensemble selon une esthétique commune, ce qui permet de créer une homogénéité architecturale et une continuité urbaine malgré la rupture physique causée par la rue du Docteur Émile Roux.

D’où le projet « Link-It » tient-il son nom ?

Le nom « Link-It » vient de l’idée d’apporter du lien, de relier. Et au regard du projet réalisé, nous constatons bien que les deux immeubles sont effectivement reliés entre eux, et participent aussi, par leur situation urbaine, d’une liaison géographique directe avec Paris.

Texte : Cléa Calderoni
Visuel à la une : Photo © Patrick H. Muller

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