La filiale de Recherche et Innovation du groupe Danone fait le choix de bâtir son nouveau Centre International de Recherche et Innovation Daniel Carasso de Danone à Gif-sur-Yvette (91), au coeur du campus urbain Paris-Saclay.

L’ambition de Danone à travers ce nouveau centre vise à diriger la recherche agro-alimentaire, encourager les collaborations avec les start-up de la « FoodTech » et intensifier les partenariats avec les consommateurs et les professionnels de la santé. Il est spécialement conçu pour favoriser l’innovation et promouvoir les méthodes de travail et de recherche. Le centre héberge des équipes internationales, spécialisées en sciences de la vie, de la nutrition, de l’expérience consommateur et de la conception de produits, réunissant plus de 500 professionnels.

Physionomie de l’édifice

L’implantation, l’organisation et la volumétrie du bâtiment servent les objectifs programmatiques, environnementaux et fonctionnels du projet. L’édifice se situe dans la ZAC du Moulon, sur une parcelle de près de 10 000 m2 délimitée par un parc au nord et la rue Francis Perrin au sud, qui sépare le projet des immeubles de l’ENS. Le bâtiment s’inscrit dans les limites parcellaires tout en ménageant des porosités avec son environnement, un principe important au sein du campus urbain de Paris-Saclay.

Longeant au sud la rue Francis Perrin, le bâtiment se place au nord en retrait de 30 mètres par rapport à la limite parcellaire afin d’installer un jardin de pleine terre, une aire de livraison et de manoeuvres pour les poids lourds, ainsi que des espaces techniques.

Le grand bâtiment de 21 500 m2 forme un H fermé et se compose de deux volumes alignés le long du domaine public culminant à quatre étages. De part et d’autre de l’axe nord-sud, ses volumes encadrent sur deux niveaux une place centrale largement vitrée qui offre des vues sur le parc et ses vergers. La topographie du terrain présente un dénivelé de deux mètres entre la façade au sud et la lisière nord, qui influe sur les ouvrages en superstructure dont les hauteurs maximales varient de 24 à 26 mètres. La façade principale, ouverte sur la rue Francis Perrin, donne une vue sur les activités internes, l’accueil, l’atrium et ses gradins. Le site est effectivement conçu pour que les activités internes et les processus industriels demeurent visibles depuis la perspective du piéton, et pour créer une interface accueillante entre l’édifice et son environnement direct.

Le rez-de-chaussée fait l’objet d’un traitement spécifique afin de répondre à la fois à l’effet de transparence recherché, à la perméabilité de l’îlot et à l’harmonisation du registre architectural en cohérence avec les façades des édifices voisins. L’enveloppe du bâtiment se compose principalement de verre et d’aluminium, avec des panneaux vitrés à remplissage variable créant un rythme régulier sur une trame de 1,35 mètre marquée par des meneaux verticaux. Cette disposition offre une lecture cohérente du socle et des différentes fonctions qu’il intègre.

Un soubassement plein ceinture l’ensemble des façades pour conserver une unité visuelle tout en gommant l’impression de dénivelé. Cette ligne quasiment imperceptible du côté de la rue s’élargit jusqu’à rejoindre l’arrière de la parcelle où le bâtiment accueille jardin et zone de livraison. Le travail ouvragé des grilles installées en continuité du rez-de-chaussée, autour des locaux techniques, de la zone de livraison et du jardin pleine terre, assure une continuité avec le bâtiment par le prolongement de la trame constructive des façades. Aux étages, l’enveloppe est habillée de cadres métalliques fixés aux poteaux en bois de la structure. Ces éléments saillants répondent à la trame rectiligne et au pas d’étage de 3,68 mètres pour marquer une trame verticale. Afin de réguler les apports solaires et de maintenir le confort intérieur des étages supérieurs, un système de stores extérieurs intégrés aux cadres apporte protection et occultation tout en animant la trame par des animations visuelles ponctuelles. L’esthétique générale de la façade aux tons chauds laisse exprimer la volonté d’un bâtiment à faible empreinte carbone grâce à l’utilisation de teintes bois et de stores.

L’architecture repose sur l’utilisation de systèmes de construction mixtes et de matériaux performants. Le béton bas carbone est associé à une structure en bois qui provient principalement des forêts vosgiennes. Cette combinaison vise à choisir le matériau en fonction de son usage et de ses performances tout en tenant compte de son bilan carbone, des aspects économiques, de la pertinence technique et des délais d’exécution. Le béton bas carbone est employé pour le radier et l’infrastructure, tandis que la structure en bois est privilégiée à partir du deuxième étage, totalisant plus de 600 m3 de bois lamellé-collé sur trois niveaux. Les planchers en CLT, pour leur part, sont soutenus par des éléments horizontaux en béton précontraint, en acier ou en bois. Les éléments de structure en bois, visibles depuis l’extérieur, prédominent à l’intérieur.

Distribution des espaces intérieurs

L’accès commun aux personnels et aux visiteurs vers le hall d’entrée s’effectue depuis le boulevard principal, au niveau du parvis. Ce dernier, aménagé en limite de la rue, se démarque par un retrait par rapport au reste de la façade.

Depuis le hall, les espaces se déploient sur les quatre étages que compte le bâtiment. Les fondations abritent deux niveaux de parkings complétés par une zone dédiée aux vélos. À proximité de l’accueil, un espace consommateurs permet de convier des collaborateurs ou des personnes extérieures afin de tester les différents produits. En effet, le pôle de recherche intègre des « pilotes », c’est-à-dire des installations permettant d’effectuer des tests en productions restreintes. Les étages accueillent des espaces de travail et un laboratoire alimentaire.

L’organisation spatiale des différentes fonctions gravite autour d’un lieu central nommé « plaza », atrium installé au coeur de l’édifice qui distribue les différents espaces. Relié à la rue, cet atrium de géométrie carrée et d’une surface de 900 m2 s’élève à plus de dix mètres de hauteur. La structure en bois apparent et la verrière de sheds qui le surplombent apportent une ambiance chaleureuse. Chaque shed est constitué de deux poutres de seize mètres de long fabriquées en atelier puis acheminées sur place, reliées par des treillis métalliques qui animent la composition intérieure. Les bandes vitrées orientées vers le nord apportent un éclairage naturel diffus qui limite les apports solaires.

Intégration en lisière du plateau de Saclay

L’aspect paysager tient une place majeure dans la conception architecturale du Centre de Recherche et participe aussi à une approche environnementale qualitative. Le projet situé en lisière s’inscrit dans une démarche instaurée à l’échelle du plateau de Saclay dans l’objectif de limiter l’étalement urbain et de protéger des espaces naturels ou historiques.

La lisière se développe selon deux directions, à la fois par le prolongement des zones boisées avoisinantes et comme frontière douce entre les champs agricoles environnants et le campus, et constitue de surcroît un lieu de rencontres pour les usagers du plateau.

Les jardins intégrés au projet architectural participent aux continuités naturelles et à la trame écologique du campus et favorisent la biodiversité. Les espaces extérieurs envisagés comme des lieux de nature de proximité permettent aux utilisateurs de se regrouper ou de s’isoler pour des moments de détente ou de travail informel.

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Fiche Technique

Maîtrise d’ouvrage
Maître d’ouvrage : BPCE lease
Maitre d’Ouvrage délégué : Centre International de Recherche et Innovation Daniel Carasso de Danone
AMO : JLL
AMO Utilisateur : ADMO.FR

Maîtrise d’oeuvre
Architecte mandataire, missions conception et exécution : Arte Charpentier

BET sous-traitants
– Économiste : AE75
– Fluides et fluides spéciaux, Appareils Élévateurs, PV : INEX
– Structure : Conception Service Consulting
– Environnement : OASIIS
– Façades : JOSEPH Ingénierie
– Acoustique : AIDA
– Cuisine : INTERFACE STUDIO
– VRD : PROGEXIAL

Texte : Cléa Calderoni
Photos : Christophe Valtin