Construit par l’architecte Louis Faure-Dujarric afin d’accueillir les Jeux olympiques de 1924, le stade Yves-du-Manoir a de nouveau été sélectionné, cent ans plus tard, pour compter parmi les infrastructures olympiques. L’objectif est de redessiner le cadre existant en préservant son caractère historique, tout en insufflant une nouvelle dynamique à travers des aménagements et des constructions adaptés aux besoins actuels.

Dans ce contexte, l’ensemble de la plaine des sports de Colombes a fait l’objet d’un chantier de restructuration, avec la recomposition du parc paysager ainsi que la restauration et mise aux normes du stade et de la tribune historiques, situés au sud-ouest. Au sein de la plaine, un projet d’extension voit l’ajout de terrains et la construction de deux édifices supplémentaires avec tribunes. Ces nouveaux équipements ont été livrés en décembre 2023, après 22 mois de chantier.

Quatre terrains de football, trois de rugby et deux autres de hockey sur gazon synthétique ont été répartis selon une trame orthogonale au nord-est, et afin de réduire les contraintes liées à l’ensoleillement pour les joueurs, l’axe de chaque terrain suit une orientation nord-sud.

Les deux nouveaux édifices ont été implantés respectivement au nord et à l’est de la plaine, le premier (A) entre les deux nouveaux terrains de hockey, et le second (B) entre les terrains de rugby et de football. De ces deux nouveaux bâtiments, le premier (A) dispose d’une vaste tribune de 1 000 sièges. Réparti sur trois niveaux, l’édifice accueille au rez-de-chaussée les vestiaires et des salles de sport, au premier étage l’entrée et une salle polyvalente, puis le deuxième étage conduit vers la tribune. Enfin, le troisième et dernier étage abrite les bureaux de la Fédération française de hockey sur gazon. Le second édifice (B) comprend une tribune de 300 places, des vestiaires, une salle de sport et des bureaux.

La circulation est hiérarchisée par des cheminements conçus afin d’éviter un croisement de flux. L’accès principal se situe à l’ouest du site et conduit vers un axe majeur qui traverse d’est en ouest l’ensemble de la plaine, depuis la rue jusqu’au parcours sportif. Des axes secondaires mènent aux terrains accessibles au public lors des événements. Chaque hall d’entrée est connecté au cheminement principal, facilitant ainsi l’accès vers les différentes parties du site.

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D’un point de vue des enjeux environnementaux, ce projet répond à un bilan carbone maîtrisé, notamment grâce à une conception qui accorde une place importante au bois, laissé visible, lequel compose les ossatures reposant sur une structure en béton. Le matériau du bois, omniprésent dans le projet, joue un rôle essentiel sur les plans tant esthétique que fonctionnel. Utilisé comme matériau de construction de chacune des tribunes et des auvents qui les protègent, il habille les nouvelles façades pour assurer une protection solaire. La façade ouest du bâtiment A se compose d’une impressionnante trame qui alterne panneaux de bois et résille métallique afin de protéger les espaces intérieurs du soleil tout en ouvrant la vue sur le terrain d’entraînement. Une partie du mobilier a également été réalisée en bois, notamment celui des vestiaires du bâtiment A, spécifiquement conçus pour y déposer les équipements de hockey.

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L’aménagement paysager autour des terrains permet de créer des promenades végétalisées, avec l’ajout de 360 arbres supplémentaires au parc existant. Le parcours d’entraînement dessine une boucle qui débute au nord de la piste d’athlétisme, longe des noues et une lisière, puis emprunte l’allée centrale et conduit au dernier étage du bâtiment qui borde les stades de rugby, dont la toiture végétalisée est rendue accessible. Ce cheminement aux sols variés présente des dénivelés qui en font un parcours de très bon niveau sportif.Haut du formulaire

Les objectifs du programme concilient deux exigences : d’une part, ils visent à accueillir un événement éphémère d’ampleur internationale, et d’autre part, ils s’inscrivent à long terme dans la politique sportive et éducative du département. Il s’agissait donc de rechercher un compromis pour répondre à chacune de ces deux temporalités et concevoir une architecture fonctionnelle en privilégiant les qualités d’usage, la pérennité de l’ouvrage et sa facilité d’entretien.

À la suite des Jeux, les espaces sont destinés à accueillir de manière permanente le siège et le centre national d’entraînement de la Fédération française de hockey sur gazon, hissant le stade départemental Yves-du-Manoir comme lieu central de cette discipline en France. Les terrains sont également destinés à accueillir les entraînements et les matchs des équipes municipales, départementales et régionales de hockey sur gazon, de rugby et de football.

Fiche technique : 

Maître d’ouvrage: Département des Hauts-de-Seine
Maîtrise d’oeuvre : Celnikier & Grabli Architectes, Olgga Architectes, Atelier Dutrevis Architectes Associés, MC Paysages
Entreprise : Celnikier & Grabli Architectes, LEON GROSSE, mandataire, OLGGA, architectes associés, VERDI, BET, MCPaysages, paysage, Éléments Ingénieries, HQE
Programme : Bâtiments-tribune 1 000 places pour les épreuves olympiques de hockey et 300 places pour rugby, 4 terrains de foot, 3 terrains de rugby, 3 terrains de hockey
Surface : 7 000 m2
Budget : 55 M€

Texte : Cléa Calderoni
Photos : Simon Guesdon

— Retrouvez l’article dans Archistorm 125 daté mars – avril 2024