Le choix de la centralité et le pari de la densité.

« L’urbanisme que nous avons imposé est un urbanisme de rues, avec des voies partagées entre automobilistes et piétons, des places et des squares, des façades au-dessus des trottoirs, avec des hauteurs de quatre à cinq étages au plus qui restent à l’échelle humaine de repères, à l’urbanisation en goutte d’huile. »
Philippe Pemezec, Maire du Plessis-Robinson

« Quand j’ai été élu pour la première fois au Plessis-Robinson, en 1989, j’ai compris tout de suite que je n’étais pas devenu Maire d’une commune de banlieue ordinaire. Le Plessis-Robinson souffrait de plusieurs maux propres à la banlieue parisienne dans la seconde moitié du XXe siècle : multiplication des grands ensembles, disparition du commerce de proximité, décor urbain digne de Berlin-Est ou de Varsovie, paupérisation et ghettoïsation progressives. Mais en même temps, cette commune gardait une âme singulière, un écrin de verdure exceptionnel à moins de 8 km du périphérique. Face à l’ampleur de la tâche, j’ai choisi l’angle qui me tenait le plus à cœur : le Beau pour tous.

À partir de ce constat, j’ai décidé de m’appuyer sur des architectes sachant dessiner de belles villes et j’ai eu la chance de rencontrer François Spoerry qui m’a dessiné le Cœur de Ville dont je rêvais. Derrière lui, Xavier Bohl, Marc et Nada Breitman, Maurice Culot, Jean-Christophe Paul, Marc Farcy, tous prêts à transformer ce morceau de banlieue en véritable ville » déclare Philippe Pemezec, Maire du Plessis-Robinson.

La mixité urbaine

Les préoccupations autour de la mobilité et du développement durable rendent indispensable la mixité fonctionnelle : la renaissance du commerce de proximité, les circuits courts, le rapprochement domicile/travail, le retour de la ville compacte contre le développement en goutte d’huile.

Quartier par quartier

La commune du Plessis-Robinson s’organise autour de dix-huit grands quartiers, sur 341 hectares. En 30 ans, si la partie basse, essentiellement pavillonnaire et résidentielle, a relativement peu changé, la plupart des quartiers de la partie haute et du centre-ville ont été largement remodelés et modernisés.

Le Coeur de ville © Mairie du Plessis-Robinson

Le Cœur de Ville

Le Cœur de Ville s’articule autour d’une Grand’Place commerçante avec un parking public souterrain et d’une Grande rue également dotée de nombreux commerces. La circulation est mixte, les voies desservant les parkings sont pour l’essentiel en souterrain.

Le Cœur de Ville compte environ 2 500 habitants, dont 10 % résident dans des immeubles de logement social, totalement intégrés dans la trame urbaine et architecturale. Tous les bâtiments, peu élevés, allant du classique haussmannien au normand à colombages, utilisent des matériaux
régionaux que sont la pierre et l’ardoise. Avec ses voies étroites et sinueuses, permettant de s’y déplacer totalement à pied, le Cœur de Ville fonctionne comme un grand village.

Le Bois des Vallées

Ce quartier a été dessiné sur une friche et sur le terrain de l’ancien collège Pailleron, par les architectes Marc et Nada Breitman. D’inspiration totalement néo-classique, Le Bois des Vallées renoue avec l’urbanisme de rues et de places. Il a reçu en 1998 la palme d’or de l’Art Urbain du Séminaire Robert-Auzelle.

Le Bois des Vallées © Nicolas Leser

La Cité-basse

Cet ensemble de 217 logements dont le bâti, avec une écriture teintée d’Art déco, est pittoresque et varié, applique les préceptes énoncés à la fin du XIXe siècle par le concepteur des Cités-jardins, l’Anglais Ebenezer Howard : des immeubles de petite taille disposant de tout le confort moderne de l’époque, associés à des jardins familiaux, et reliés entre eux par des voies sinueuses épousant le relief du terrain.

La nouvelle Cité-jardins

L’aménagement vise à créer une harmonie forte entre nature et bâti, avec une recherche paysagère très poussée : des rues pavées, des ponts, des passerelles, entourés de maisons et d’immeubles dont aucun ne se ressemble et qui pourtant s’harmonisent parfaitement. Quatorze architectes, quatorze promoteurs et un office HLM ont travaillé ensemble pour créer ce quartier qui ne ressemble à aucun autre, tout en étant enraciné dans l’architecture d’Île-de-France.

La rivière, qui traverse le quartier, est entièrement artificielle. La morphologie du cours d’eau a été soigneusement étudiée afin de créer un écosystème proche de la nature. 1 700 logements, à caractère privé ou social, assortis de jardins familiaux, ont été construits sur ce site de 21 hectares.

Le Quartier des Architectes © Atelier Xavier Bohl

Le quartier des Architectes

Dans le secteur dit « Les Bleus » se dressaient la tour Ledoux, la seule du Plessis-Robinson, et la principale barre, « le Grand S ». Situé dans le prolongement direct de la nouvelle Cité-jardins, ce secteur a été choisi pour l’opération de requalification urbaine du quartier des Architectes, signée en 2016 entre la Ville, l’État et Hauts-de-Seine Habitat.

Les 286 logements sociaux détruits seront reconstruits sur le modèle de l’architecture douce, dans le cadre d’un programme résidentiel de mixité urbaine, agrémentée d’une trame verte et bleue.

Cette rivière, alimentée par les eaux pluviales, deviendra un refuge de la biodiversité. Avec cette trame bleue, seront créées des trames vertes, des continuums végétaux ou « corridors écologiques », permettant de relier entre eux les espaces arborés, les bosquets, les haies vertes et les plans d’eau.

De nombreuses constructions seront bioclimatiques, utilisant les énergies renouvelables tout en restant respectueuses de l’identité du territoire.

Par Pierre Prévôt-Leygonie et Elisabeth Tran-Mignard
Visuel à la une : © Nicolas Leser

— Retrouvez l’article dans Archistorm 131 daté mars – avril 2025