Né à Paris, Paul Chemetov, après des études d’architecture à l’École nationale supérieure des beaux-arts (Ateliers Lurçat, Vivien, Lagneau, Gillet) est diplômé en 1959 et rejoint l’A.U.A. (1961‑1985). Il reçoit en 1980 le Grand Prix national d’architecture.
Membre du comité directeur du Plan Construction puis vice-président (1982‑1987), il a co-présidé le comité scientifique du Grand Paris (2009). Membre de la Commission départementale des Sites, Perspectives et Paysages de Paris, de la Commission départementale de la Nature, des Paysages et des Sites de Paris et de la Commission du «Vieux Paris» depuis 2008. Il est président de Bétocib (2014). Parmi ses réalisations on peut citer les équipements publics souterrains du quartier des Halles et en association avec Borja Huidobro, le ministère des Finances et la rénovation de la Grande Galerie du Muséum national d’histoire naturelle L’AUA PAUL CHEMETOV crée en 2007, réalise entre autres la médiathèque de Labège, le Vendespace et de nombreux logements, travaille à Montpellier sur le nouveau quartier de la gare Saint-Roch, à Amiens sur le projet Gare-la-Vallée, à Ivry Confluences sur l’implantation de grands équipements (immobilier d’entreprises, activités, industrie, habitat), à Paris sur la restructuration urbaine du secteur de la porte de Vincennes et sur le schéma d’aménagement de la ZAC Boucicaut (label Écoquartier 2014) où il vient d’achever l’incubateur et l’hôtel d’entreprises. L’atelier regroupe et associe de jeunes architectes et urbanistes dans un travail où chacun peut affirmer la pratique de son métier. Fort de ce partage, l’atelier attend de chacun une implication faite de compétences et de créativité.
Déambulant dans un quartier nouveau, que ce soit à Boulogne, à Lyon Confluences, dans cette fin du 13e arrondissement de Paris quand l’élan de l’avenue de France vient se fracasser sur le boulevard périphérique et ne peut devenir l’avenue de la France métropolitaine qu’elle aurait vocation à être, affirmant l’égalité de la périphérie et des arrondissements parisiens, j’ai toujours l’impression, de visiter un salon de peintres amateurs où voisinent les couchers de soleil, les compotées de fruits et les corps féminins. Sauf qu’ici c’est en dur, en volume et que c’est dans cette ville que nous allons vivre. À regarder chacun de ces bâtiments, on leur trouve beaucoup d’invention, une nouvelle modénature, un volet qui comme un sourcil donne de la profondeur aux regards de la fenêtre, un épiderme en tôle perforée, élégante voilette qui ajoute du mystère aux volumes qu’elle estompe. À l’angle de la rue Tolbiac et de l’avenue de France, dans ce carrefour animé et son air quasi new-yorkais se dresse l’énigme d’une singularité : un jeté de bambous tamise la lumière en avant du pan de verre d’un immeuble de bureaux rigoureusement construit. Les récentes inondations ont permis à chacun de voir ces accumulations de branchages, c’en est une figée à la verticale, à côté d’un immeuble d’habitation, ingénieusement percé au travers d’une peau en écailles desquamées comme celle d’un vieil éléphant, mais noire, absolument noire : black is beautiful ? Peut-être, mais Paris est fait de cinquante nuances de gris. Dans la contigüité des rues de la ville, dans la promiscuité des âges, des styles, des matériaux tant de singularité détonne. Sommes-nous invités au dîner de tête de Jacques Prévert, voire dans un bal costumé ou dans quelque nulle part ailleurs. […]
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